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politinfo
16 mai 2011

KARACHI: grand danger pour Nicolas SARKOZY

Rrenaud_Van_Ruymbeke_1 

Vivre pour la vérité (A.CAMUS, La peste), devant ce mal qui ronge notre société, la corruption. La justice se rapproche dangereusement, mais sûrement, d'une affaire d'état qui coûterait la Présidence à Nicolas SARKOZY.

 

Depuis quelques semaines les juges VAN RUYMBECKE et LE LOIRE se penchent, enfin, sur l'intervention de la SOFRESA et de la SOFREMI dans le cadre du volet financier de l'affaire de l'attentat de Karachi, ayant coûté la vie à 14 personnes dont 11 employés de la DCN le 8 mai 2002, soit à peine quelques jours après l'élection de Jacques CHIRAC à la Présidence.

Cette même SOFREMI, dont le commissaire du Gouvernement était Mr Alexandre JEVAKHOFF, était, avec la SOFRESA, en amont du montage financier du contrat de la DCN, toutes deux sous la tutelle de l'État. La première dépendait du Ministère de l'Intérieur, la seconde du Ministère de la Défense, dont le conseiller de MAM aux affaires économiques et financières depuis 2002 était le même Alexandre JEVAKHOFF.

Détail important, ce dernier était le directeur de cabinet adjoint de MAM au Ministère de l'Intérieur, puis de la Justice de 2007 à 2010.

Plus étonnant et frustrant, le refus de la Ministre de la Défense, en 2010, à ce que les membres de son cabinet soient entendus par les magistrats. Une obstruction à la justice inacceptable. Mais n'y aurait-il pas encore quelques raisons inavouables?

Il ne faut pas oublier aussi le rôle prépondérant du Ministère du Budget sur ces sociétés d'économie mixte et l'industrie de l'armement en général, particulièrement sur les montages financiers des transactions internationales.

Il serait temps qu'ils viennent à leur tour s'expliquer, leur statut ne doit pas les soustraire aux juges. Dans son livre « Clearstream-EADS-Karachigate », Jean GALLI-DOUANI apporte aussi quelques réponses quant aux implications de ceux que l'on appelle les hommes de main du Pouvoir. Il nous laisse découvrir la genèse des affaires en 1993, seconde cohabitation et les scandales révélés depuis 2007. Selon lui, si ces enquêtes s'enlisent par les obstructions systématiques du Pouvoir, il existe d'autres pistes.

Il découvre à partir de 2004 certaines similitudes entre plusieurs affaires médiatisées, en particulier la présence de certaines personnalités jusqu'à là épargnées par la justice et la presse. Rien d'étonnant compte tenu des fonctions exercées par les uns et les autres. Pourtant à cette période où Dominique DE VILLEPIN est à l'Intérieur, certains hauts fonctionnaires se montrent moins rétifs à lui communiquer des informations.

En aout 2010 Alexandre JEVAKHOFF mandatait vainement son avocat pour interdire la parution du livre, le même Maitre Mario STASI qui le représentait d'ailleurs au procès Clearstream.

Jusqu'à présent ces hommes de mains sont passés au travers, mais aujourd'hui Renaud VAN RUYMBEKE et Roger LE LOIRE paraissent s'intéresser à leurs rôles et leurs fonctions. Ce serait un début prometteur.

Personne ne conteste que l'affaire Karachi est une affaire d'État, il faudra donc que les responsables rendent des comptes parce qu'il s'agit avant tout de la perte de vies humaines et que les classifications et autres secrets défense ne peuvent rien justifier.

Quant à affirmer que le Ministre de l'intérieur (PASQUA), le Ministre de la Défense (LEOTARD), le Premier Ministre (BALLADUR), son cabinet (BAZIRE) et enfin le Ministre du Budget (SARKOZY), ignoraient les activités de ces officines, cela paraît difficile à croire.

Maitre Olivier MORICE, avocat des parties civiles, c'est à dire des familles des victimes, n'obtiendra pas la déclassification des documents essentiels à l'instruction, tout comme le Député-Maire CAZENEUVE constate désormais son impuissance devant une enquête bien cadenassée par les institutions politiques.

D'ailleurs les commissions et autres retro-commissions étaient pratiques courantes dans certains marchés du Ministère de l'intérieur. Il n'était pas rare de constater que des prestataires (la société Carlson Wagon Lit, détentrice de comptes Clearstream) y reversaient une partie de leurs bénéfices à l'époque où le commissaire du gouvernement y exerçait les fonctions de DEPAFI (services financiers). En 2001 le SCPC (service central de prévention contre la corruption), créé par Pierre BEREGOVOY et dépendant du Ministère de la Justice, suggérait la création de caisse noire.

Denis ROBERT dénonçait déjà dans son livre « Révélations » les activités mafieuses de la société luxembourgeoise Clearstream Banking.

Après les familles des victimes, les françaises et les français ont droit à la vérité et les coupables comme les responsables doivent répondre de leurs actes comme tout citoyen. La justice ne doit pas se laisser embourber dans la procédure par les effets pervers de considérations politiciennes.

Pour cela, la piste fondamentale, SOFRESA-SOFREMI, des magistrats du pôle financier parisien, pourrait très sérieusement inquiéter le Pouvoir et s'inviter dans la campagne de 2012.

 

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